Attitude du public à l’égard du rôle de l’État et du secteur privé dans la formation professionnelle: ce que montre le système suisse

Institut fédéral des hautes études en formation professionnelle IFFP

Direction de projet: Dr. Andreas Kuhn, Prof. Dr. Jürg Schweri

Durée: 01.09.2016 – 28.02.2018

Comme l’ont montré de précédentes études, une grande partie des entreprises formatrices suisses est disposée à engager des moyens financiers importants pour la formation des apprentis (tout en montrant également que la formation d’apprentis est en moyenne déjà rentable à court terme). Cette attitude s’explique peut-être par le fait que les entreprises agissent en accord avec les attentes auxquelles elles sont confrontées au sein du marché du travail dans lequel elles opèrent. Le présent projet de recherche cherche à savoir si la norme à l’égard de la mise à disposition de biens publics par le secteur privé (plutôt que public) influence la probabilité qu’une entreprise propose des places d’apprentissage.

Pour l’analyse empirique, la recherche se basera sur les données de trois études transversales sur le rapport coûts-bénéfices de la formation d’apprentis pour les entreprises formatrices («Kosten-Nutzen-Studien»). Afin de mesurer la norme locale stipulant que la formation professionnelle devrait être fournie par le secteur privé, les chercheurs utiliseront les résultats au niveau communal de deux votations portant sur une implication plus grande de l’État dans la formation professionnelle. Les résultats de ces deux votations nationales montrent des divergences entre les communes en ce qui concerne l’attitude des citoyens face à la mise à disposition de biens publics par le secteur privé. Des données issues de sources supplémentaires (p. ex. le recensement suisse de la population) seront également utilisées, ainsi que des méthodes à effets fixes afin de vérifier l’existence de mécanismes explicatifs alternatifs, observés et non observés, et la méthodes des variables instrumentales afin d’affronter les problèmes de causalité inversée. Les chercheurs formulent l’hypothèse que, dans un contexte comparable, la fréquence et l’intensité de formations proposées par des entreprises privées est plus élevée dans des régions avec une norme plus prononcée en faveur d’un engagement du secteur privé dans la formation professionnelle. Les chercheurs estiment également qu’il est plus probable que les entreprises proposent des places d’apprentissage à coûts nets dans ces mêmes régions. Selon une autre hypothèse, l’influence de la norme sociale dépend elle-même de certains traits caractéristiques de l’entreprise (p. ex. la taille de l’entreprise) et/ou de la localité (p. ex. la taille de la localité), ce qui permet aux chercheurs de tester d’autres hypothèses et de vérifier la plausibilité de leurs hypothèses principales.

À la connaissance des chercheurs, ce projet est la première étude empirique portant sur l’importance des normes sociales pour le comportement des entreprises concernant la formation d’apprentis. Leurs résultats viendront compléter les données existantes de la recherche en formation professionnelle sur les facteurs déterminant le comportement des entreprises par rapport à la formation d’apprentis. En étudiant le rôle des normes sociales ou culturelles sur l’offre de places d’apprentissage par les entreprises, ils contribuent également à la réflexion sur la possibilité de transférer le système suisse de formation professionnelle (ou des parties de ce système) à d’autres pays.

Site web

https://www.sbfi.admin.ch/content/sbfi/fr/home/formation/pilotage-et-politique-de-la-formation-professionnelle/recherche-sur-la-formation-professionnelle/projets-individuels/werte-und-normen/oeffentliche-einstellungen-gegenueber-der-rolle-des-staates-und-.html